Totorro – Festival Art Rock 2014 – Credit Titouan Masse
Totorro
Retour De Trans
Assister aux Transmusicales, c’est un peu se balader dans la discothèque de Jean-Louis Brossard, le directeur artistique du festival.
Jean-Louis se fait plaisir, se contrefout de la notoriété des artistes choisis et s’appuie avant tout sur une connaissance encyclopédique des musiques de tous styles : avant-garde, jazz, rock, pop, world, electro, classique, JL dévore et assimile les tendances, programme tout et son contraire en prenant certains risques, notamment celui d’exposer des artistes peu rompus aux contraintes des grandes scènes du Parc des Expositions de St Jacques, où se déroule désormais la majeure partie du festival.
Malgré l’inconstance des précédentes éditions, nombreux sont les spectateurs qui auront repris cette année le chemin des « Trans » en quête de découverte et d’étonnement et ce, malgré les tragédies parisiennes du mois de novembre.
L’édition 2015 leur donne raison. On y a vibré devant la qualité instrumentale des musiciens, le retour en force de voix habitées, d’harmonies vocales à la fois puissantes et subtiles, de combos hargneux mais enjoués.
Les rennais de Totorro ont fait mouche vendredi soir. Leurs instrumentaux, parfois enrichis de choeurs aériens, trouvent un équilibre entre mur de (deux) guitares et rythmique syncopée mais virtuose. La formule est rodée, efficace sans être ennuyeuse, le plaisir du jeu et la cohésion du groupe l’emportant sur la monochromie des compositions.
La veille, les choristes de Yaël Naïm ont chahuté une première soirée un peu molle. Leur « 3Somesisters », étonnante association d’un batteur et de trois voix, secoue le poirier electro en confrontant rythmique tribale et superbes harmonies vocales, dans un show digne d’un cabaret transgenre.
Même les formules un peu usées, type blues-soul U.S. ont trouvé spectateurs. Les Californiens de « Vintage Trouble » lorgnent à la fois vers « Creedence Clearwater Revival » et Otis Redding. Ce strabisme artistique ne nuit en rien à la puissance et l’énergie de leur chanteur, Ty Taylor. Ballades mi-tempo, boogies enlevés, grattes rêches à la Keith Richards puis slow sixties, Vintage Trouble prêche sans pontifier, récite sans lasser.
On se souviendra également des artistes se mêlant au public lors des après-midis au « Liberté », salle en centre-ville (qu’on aimerait réinvestir lors de prochaines éditions), des ados menant leurs premières interviews d’artistes, le sourire aux lèvres, et des mini-sets publics captés par Fip et Arte, au nez d’un auditoire ravi.
Car si Jean-Louis Brossard n’en fait qu’à sa tête, son obsession d’associer musiques, artistes et public demeure réjouissante.
Vintage Trouble
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www.radiokorrigans.fr/37eme-rencontres-transmusicales-de-rennes-35-2-au-6-decembre-2015/
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PROCHAINES RENCONTRES TRANSMUSICALES DE RENNES du 7 au 11 DECEMBRE 2016
